Un tour dans le monde du cinéma et des effets spéciaux

Chers lecteurs,

En attendant de tourner dans le prochain X-Men (bah, j’ai le droit de rêver), je me suis rendue le mois dernier à l’exposition Effets spéciaux, crevez l’écran ! qui se tenait à Paris Porte de la Villette jusqu’au 26 août. L’occasion de découvrir les différentes étapes d’un film, de l’idée jusqu’à la sortie en salles. C’était très intéressant et je voulais vous en parler un peu. Je dis « un peu » parce qu’il y avait beaucoup à voir !

 

AU COMMENCEMENT

L’idée d’un film peut être inspirée d’un livre, mais peut aussi naître de l’imagination du réalisateur, du scénariste ou du producteur. L’auteur propose un synopsis (résumé de l’histoire) au producteur, puis se met à l’écriture du scénario, qui explique de façon précise ce que le spectateur verra et entendra.

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Le scénario

 

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Le story-board : version dessinée du scénario, plutôt utilisé pour les scènes complexes et indispensable pour les films avec effets spéciaux

 

Avant de tourner le premier plan d’un film, il faut également que le financement et les moyens techniques, logistiques et humains soient réunis. Auteur, producteur, réalisateur, directeur de production, directeur de casting, story-boarder, chef décorateur, ingénieur du son, superviseur des effets visuels, créateur de costumes / maquillage / coiffure… autant de métiers nécessaires à un seul et même objectif : un film. La veille du tournage, chacun reçoit une feuille de service avec l’horaire où tout le monde doit être prêt à tourner. Le jour J, les uns s’affairent autour de la caméra et du plateau et les autres en coulisses pour s’occuper des différents matériels. Les comédiens peuvent venir tôt pour le maquillage, la coiffure et l’habillage. Dès que tout est en place : ça tourne !

 

LA POSTPRODUCTION

La mission de nombreux techniciens s’arrête le dernier jour de tournage. Une nouvelle équipe se formera ensuite autour des producteurs, réalisateur et superviseur. C’est lors de cette phase de travail que sont réalisés les trucages. Selon leur quantité et leur complexité, cette étape peut durer plusieurs mois. Le superviseur des effets visuels collabore avec le réalisateur et le directeur de postproduction, qui détermine les moyens techniques nécessaires en s’assurant de respecter le budget. Le superviseur coordonne le travail de métiers très spécialisés : parmi les infographistes se trouvent notamment le matte painter qui se charge des décors, le modeler de la création de monstres qui seront mis en mouvement par l’animateur, mais également le rotoscoper et, en bout de chaîne, le compositor. La postproduction comprend également le montage image et le montage son.

Il est maintenant temps de découvrir quelques techniques utilisées pour réaliser des effets visuels et des effets spéciaux :

LE MOULAGE

Description du procédé

Pour fabriquer le maquillage spécial d’un acteur, il faut d’abord faire un moulage de son visage. On commence par appliquer de la silicone ou de l’alginate pour avoir une empreinte fidèle de la texture de la peau. La seconde couche est en plâtre. Avec le moule obtenu, on tire une réplique du visage en plâtre ou en résine. Sur ce support, on sculpte les prothèses prévues, en argile ou plastiline. Le résultat est moulé à son tour pour obtenir une matrice en plâtre ou en résine et fibre de verre, qui servira à produire des prothèses en plusieurs exemplaires. Parfaitement adaptées au visage de l’acteur, celles-ci lui permettront d’incarner le personnage sans perdre de son expressivité.


LE MAQUILLAGE

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Mystique

Si vous avez vu X-Men, vous connaissez forcément le personnage de Mystique ! Au début, entre 6 et 10 heures de travail étaient nécessaires pour peindre en bleu le corps de l’actrice et y superposer plus de 70 pièces de latex ! Les prothèses recouvraient environ 60% du corps. Petit à petit, la durée de maquillage s’est réduite à 3 heures.

 

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Etude du buste de vieillissement d’Eddie Murphy pour le film Perpète de Ted Demme (1999), dans lequel le personnage est condamné à 50 ans de prison. Le buste est tellement réussi qu’on se croirait face au vrai Eddie Murphy !


LA MOTION CAPTURE

Tenez, un acteur qui fait de la boxe. Son corps est équipé de capteurs qui transmettent ses trajectoires à l’ordinateur. L’animateur adapte ces données à un pingouin, par exemple, en affectant chaque capteur à un point donné de son corps. Ainsi, on verra à l’écran le pingouin faire de la boxe (plutôt drôle l’image, non ?) ! Le procédé a notamment été utilisé dans La planète des singes : l’affrontement de Matt Reeves (2014) ci-dessous.

Depuis les années 90, la motion capture s’améliore sans cesse. La performance capture enregistre les expressions du visage avec les mouvements du corps. Ainsi, les acteurs transmettent leur talent aux créatures qu’on verra à l’écran.


L’INCRUSTATION

Pour transporter les comédiens dans un décor de synthèse, la technique la plus courante est l’inscrustation. Les acteurs sont filmés devant un fond bleu ou vert. L’ordinateur prélève la couleur du fond pour créer un cache calqué sur les silhouettes des acteurs, qui génère un contre-cache complémentaire. En assemblant l’image des acteurs, du décor et les caches liés, voici ce qu’on obtient ! Ci-dessous, Naomi Watts pour King Kong de Peter Jackson (2005).

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Décor fond vert

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Cette combinaison verte, utilisée lors des tournages sur fond vert, rend invisible la personne qui la porte. Elle peut ainsi manipuler un objet qui semble alors se déplacer tout seul ou encore agir à la place d’un personnage qui sera réalisé en images de synthèse et ajouté à la scène en postproduction.


LES ANIMATRONIQUES

Il s’agit de créatures robotisées ou animées à distance grâce à des câbles ou à une radiocommande. Elles sont utilisées dans de nombreux films de science-fiction et d’action, notamment dans Gremlins, Jurassic Park

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« Gremlins » de Joe Dante (1984) : marionnette radiocommandée d’un Gremlins

 

J’espère que ce tour vous a plu !

[Source : Exposition Effets spéciaux, crevez l’écran !]

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