Jacob Desvarieux, merci infiniment

Bonjour à tous,

J’ai ressenti une profonde tristesse en apprenant le décès de Jacob Desvarieux, co-fondateur, chanteur et guitariste du groupe antillais Kassav’. Emporté par le coronavirus le 30 juillet, à 65 ans, l’artiste guadeloupéen laisse un énorme vide dans le paysage musical, dans le monde du zouk et, bien sûr, dans le coeur de son public. Et là, j’ai juste envie de dire : « Sal****** de covid ! » Si sa disparition est loin d’être une bonne nouvelle, Kassav’ aura apporté au zouk une reconnaissance internationale et diffusé ses ondes positives aux quatre coins du globe. Cette semaine, les hommages se sont multipliés à la télé, sur Internet et sur les réseaux sociaux. Et je tenais à rendre hommage, moi aussi, à cet immense artiste et à ce fabuleux groupe.

D’origine antillaise, j’ai « grandi » avec Kassav’. Je danse sur ses morceaux depuis que je suis gamine, soit depuis une bonne trentaine d’années ! Alors, sans connaître personnellement les membres du groupe, ils font partie de ma vie. Plus encore, écouter Kassav’ me donne le sentiment de me rapprocher de mes origines, car j’ai toujours vécu en métropole, et mon entourage compte peu d’Antillais. En un instant, je retrouve l’ambiance des îles, la plage, les cocotiers, la bonne humeur…

ZOUK LA SE SEL MEDIKAMEN NOU NI : le titre qui a propulsé Kassav’ au niveau international (1984)
MWEN ALE : titre de la bande originale de « Siméon » , film d’Euzhan Palcy (1992)

Parce que Kassav’, c’est ça : la chaleur, le soleil et la joie, toujours présente, même si la vie est difficile, comme l’expriment leurs chansons. Kassav’, ce sont des artistes qui ont su réunir leurs talents pour offrir au public des sonorités uniques et grandioses. En créant le groupe en 1979, l’idée de Jacob Desvarieux et de ses acolytes, dont Pierre-Edouard Décimus, était de faire de la musique qui traverserait toutes les frontières. Ainsi, en associant des sonorités caribéennes (gwoka, konpa, reggae…) et des sonorités nord-américaines (jazz, funk…), le groupe a très largement atteint son objectif, donnant des concerts sur les 5 continents. L’Afrique, les Etats-Unis, le Japon, l’URSS… personne n’a échappé à leurs rythmes entraînants. Pour ses 40 ans en 2019, Kassav’ a rempli Paris La Défense Arena, soit 40 000 places. Entre parenthèses, peu de groupes peuvent se vanter d’une telle longévité.

Je m’émerveille à chaque fois devant le talent et la créativité de ces artistes inégalables. J’aime entendre la voix rauque de Jacob Desvarieux (et notamment le voir se déhancher dans le clip Wep, l’un de mes morceaux préférés), la voix souriante de Jocelyne Béroard et la basse de Georges Décimus. Concernant les chanteurs, choristes et musiciens que je n’ai pas cités… respect. J’approuve ceux qui qualifient Kassav’ de « groupe légendaire ».

Jacob Desvarieux a également collaboré avec de nombreux artistes. On se souvient notamment du tube Laisse parler les gens (2003), avec Jocelyne Labylle, Cheela et Passi. Plus récemment, en 2019, il a accompagné une pointure du ragga dancehall, Admiral T.

Au revoir Jacob Desvarieux, merci pour votre immense talent, merci d’avoir contribué à faire briller la musique antillaise dans le monde. Merci de m’avoir tant fait danser et donné tant de joie. Vous êtes parti, mais vos oeuvres demeurent, et je continuerai de danser sur elles.

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